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Histoire de l'église

De 1127 à 1769

 Au commencement, en 1127, au retour d'une croisade, Gaston IV fonde l'abbaye de Sauvelade et la confie aux moines bénédictins. Entre 1131 et 1134, ils reçoivent le droit de s'installer dans le Haget de Buzy et le font donc à Capbis vers le milieu du siècle sans que l'on puisse établir une date exacte.

Ils s'installent à quelques dizaines de mètres de l'église actuelle, au 2, chemin de l'abbaye de Sauvelade, lieu-dit Daroque. La « grange » est composée d'une pièce d'habitation pour le « granger » et d'une chapelle. Les écrits disponibles depuis 1235 mentionnent leur existence.

En 1286, l'abbaye de Sauvelade passe des moines Bénédictins aux moines Cisterciens. La grange et le granger, un moine de Sauvelade, poursuivent leur existence. A l'époque l'endroit est nommé également « espitaü de Capbis » car il sert probablement de refuge aux pèlerins de Saint-Jacques. Les autochtones y viennent également pour pratiquer leur culte.

La chapelle est détruite une première fois en 1569, à l'occasion des troubles liés aux guerres de religion. Reconstruite après 1620 elle est à nouveau saccagée et détruite en 1663 à la suite de l'assassinat de l'abbé Boyer, abbé commendataire de Sauvelade, et de son aumônier Bertrand Barbouteau.

Les assassins au nombre de seize sont condamnés à mort en 1664. L'un d'eux, Joandet de Lareu, est exécuté à Pau, les autres, ayant fui en Espagne, sont brûlés en effigie.  Les communautés voisines d'Asson, Bruges et Louvie reconnues responsables sont condamnées à reconstruire la chapelle ainsi qu'à verser de fortes amendes à l'Abbaye de Sauvelade. En 1670, les trois communautés réussissent à modifier la clause de reconstruction en édifiant une chapelle à l'intérieur de l'église Saint-Martin de Pau connue sous le nom de la chapelle de Sauvelade.

Les habitants prennent l'habitude de pratiquer leur culte dans la paroisse de Bruges dépendant de l'évêché de Lescar ou dans celle de Mifaget, liée à l’évêché d'Oloron. Ainsi, en 1762, on dénombre 34 maisons, 23 dans le diocèse de Lescar et 11 dans le diocèse d'Oloron.

 Cette année-là, en accord avec les abbés de Sauvelade, les habitants de Capbis nomment deux syndics : Bésiat et Argachat pour les représenter. La requête pour l'édification d'une église est présentée le 4 Juin 1766 aux évêques de Lescar et d’Oloron par Bésiat. Les vicaires généraux des deux évêchés mènent l'enquête publique en écoutant les arguments des Capbisois et ceux des curés de Bruges et Mifaget opposés au projet. Enfin, le 11 Novembre 1766, l'évêque de Lescar autorise l'édification de l'église sur son emplacement actuel qui fait partie de son diocèse. Le 5 Décembre de la même année, l'évêque d'Oloron confirme ce décret.

Les habitants se hâtent alors de construire l'église. Les travaux sont achevés en 1769. L'évêque de Lescar nomme le premier curé : Antoine Trébés d'Asson. Celui-ci est installé le 8 Octobre 1769 par l'abbé d'Espalungue, vicaire général de Lescar.

 

Depuis 1769

 L'église est composée de la nef centrale et de la chapelle Nord, côté cimetière actuel. L'entrée principale se fait à l'époque sur le côté du clocher comme dans la plupart des églises environnantes.

En 1864, la municipalité de Capbis s'inquiète de l'état de l'église qui « menace ruine ». Toujours en invoquant les droits ancestraux, elle réclame le droit de couper les arbres de charpente sur les montagnes d'Asson ainsi qu'au lieu-dit le Castillou. Devant la réticence des voisins, une demande officielle est faite au préfet le 12 Mai 1867 pour la coupe de 18 m3 de bois de charpente. Cette demande n'étant pas exaucée, elle est réitérée le 8 Août 1868, cette fois pour 10m3 de bois de charpente et 50 planches de châtaignier pour la volige. L'accord préfectoral est obtenu.

Les plans définitifs des travaux sont votés le 11 Novembre 1869. A cette occasion, 2 projets s'affrontent, celui soutenu par le régisseur, conseiller municipal et premier adjoint Jean Crouxet et celui présenté par le curé Dufau avec l'assentiment de l'évêque de Bayonne. C'est ce projet qui est adopté à l'issue de débats qui ont dû être vifs puisque 3 conseillers quittent la séance.

Les plans prévoient essentiellement de reconstruire la charpente et le toit, de rehausser la voûte d'1m50, de construire un balcon sur le clocher, d'inverser l'hôtel pour le positionner sur le côté Ouest. Le budget initial est de 900 francs, le curé et l'évêque s'engageant à combler les éventuels dépassements. Il tient compte du fait qu'une bonne part du travail sera assurée gracieusement par les paroissiens, le bois sera obtenu dans les conditions vues précédemment, les pierres viendront du Bazest voisin et enfin les matériaux issus de la démolition seront revendus. La construction du plafond en volige de châtaigner est abandonnée en cours de travaux pour laisser place à un plafond en plâtre toujours en place à l'heure actuelle.

Un supplément de 500 euros est accordé par la municipalité pour faire face à cette nouvelle dépense. Les travaux sont effectués durant l'année 1870, plusieurs appels à la générosité publique ayant été effectués par monsieur le curé.

 En 1877, une croix est érigée en face de l'église, elle servira de monuments aux morts à partir de 1920 et est toujours en place de nos jours.

En 1889 il est décidé de construire une chapelle Sud, pendant exact de la chapelle Nord. Les travaux se poursuivront par la construction de la sacristie actuelle sur la façade Ouest et à l'emplacement de l'ancien cimetière.

Enfin, en 1900, la chapelle Nord est restaurée. On refait la charpente et la couverture, les murs sont consolidés et recrépis.

Jusqu'à la fin des années 1960, l'église restera peu ou prou inchangée, entretenue par l'inamovible gouvernante Agnès Gleyze qui habite au presbytère.

Le concile Vatican II amènera quelques modifications à la fin des années 1960. Le positionnement du prêtre face à l'assistance entraine la réfection de l'autel. Les vitraux et la peinture des murs sont refaits dans le style de l'époque parfois contesté de nos jours. Enfin, la forêt de chaises souvent privatives est remplacée par les bancs que nous connaissons.

Dans les années 1980-1990 l'installation électrique est rénovée, la sonnerie des cloches est automatisée et l'ostensoir, offert par l'impératrice Eugénie de Montijo, est placé en lieu sûr.

Avant les cérémonies, de plus en plus espacées, le nettoyage et l'entretien sont assurés par quelques bonnes volontés issues de la paroisse.

 

Les prêtres de Capbis depuis 1833

 Le premier curé, Trébes, est resté en poste de 1769 jusqu'à sa mort en 1793. Il est remplacé par un moine de la congrégation des cordeliers, le père Domergue. Après le concordat de 1801, Capbis devient une annexe de la cure de Bruges et en 1807, le père Domergue est nommé dans une autre cure, semble-t-il sans être remplacé.

En 1833, Capbis devient une succursale vicariale avec un vicaire résident. Le premier prêtre est le vicaire Lacourt qui officie jusqu'en 1842. Les prêtres Pommé, Cazajous, Dudot et Bourgeay se succèdent jusqu'en 1850 sans que l'on sache la raison d'un renouvellement aussi rapide. De 1851 à 1860, le vicaire est le prêtre Théas. Entre temps, en 1855, la paroisse de Capbis est passée du statut de succursale vicariale à celui de cure.

Au nommé Théas succède en 1860 le curé Brunet qui laisse la place en 1868 au curé Dufau. Ce dernier sera le concepteur et superviseur de la restauration de l'église.

En 1876 il se brouille avec la municipalité qui exige le paiement des « bacades » (doits de pacage) pour sa jument. Il quitte la paroisse et est remplacé par le prêtre Lascabettes qui restera jusqu'en 1881. Son successeur est le curé Sedze qui s'installera pour un long bail.

La loi de séparation de l'église et de l'état lui procure pourtant quelques tourments. Soutenu par la commune et malgré l'opposition de la préfecture il reste au presbytère moyennant un loyer modique. Il est cependant expulsé « manu militari », selon sa propre expression, en 1910.  Après d'âpres négociations entre la commune et la préfecture, il réinvestira le presbytère en 1913. Il restera en place jusqu'à sa mort en 1932 et sera le dernier curé résident de Capbis.

Son successeur, le vicaire Péhau est basé à Mifaget et s'occupe des deux paroisses. Idem pour le suivant, l'abbé Maurice Lanot qui officiera de 1944 jusqu'à son décès en Août 1985.

Il est remplacé par l'abbé Roger Larrouy, basé à Arthez-d'Asson, qui s'occupe de la cure de « Notre Dame du Piémont » laquelle, par manque de curés, ne cessera de s'étendre.

Il faut souligner que les abbés Lanot et Larrouy originaires respectivement d'Arthez-d'Asson et de Haut de Bosdarros comptent parmi les meilleurs écrivains en langue béarnaise du vingtième siècle.

Leurs successeurs seront le père Léon Laclau de 2001 à 2007 et le père Joseph Ruspil de 2007 à 2015.

Aujourd'hui Notre Dame du Piémont continue d'exister. Elle regroupe dix paroisses allant de Montaut à Capbis en passant par Ferrieres et Arbéost. Les cérémonies s'espacent parallèlement à la raréfaction des prêtres.

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